Dans cette interview, Moha MMZ dévoile les coulisses de son nouvel album La Plage, un…
Découvrez Mad Bad Ting : DJ, productrice, styliste, business woman
DJ, designer, styliste, business woman et même fondatrice de la marque Très Rasché, Mad Bad Ting fait partie intégrante de la scène nocturne et mode parisienne. Véritable référence en termes de style, de travail et de carrière, elle incarne aujourd’hui le statut de femme libre, épanouie dans ses passions, parmi lesquelles la musique et la mode.
Direction créative & Stylisme : AWA M.SISSOKO
Interview : Jade Moniz
Photographe : Ilyes Bentizi
Maquillage : Mickael Durocher
Ton parcours, de Phoenix à Los Angeles, en passant par Londres puis Paris, est tout à fait remarquable. Quelles sont les raisons pour lesquelles tu as déménagé et comment chaque ville a-t-elle influencé ta créativité ?
Mon premier déménagement a eu lieu de Phoenix à Los Angeles. J’ai quitté la maison très jeune, deux semaines après avoir diplômé du lycée. Je n’avais tout simplement pas vraiment l’impression d’appartenir à mon pays d’origine, Je pense que c’est comme un sentiment commun à beaucoup de gens de moins de 30 ans. Je me sentais incomprise et ne correspondait pas à ce que voulait ma famille ni à ce qu’elle était. J’ai économisé un peu de l’argent avec comme un travail pendant ma dernière année de lycée et j’ai pris ma voiture et j’ai conduit jusqu’à Los Angeles et je n’ai jamais regardé en arrière. Je dirais que le premier pas consistait à choisir de suivre mes rêves, ensuite c’etait de Los Angeles à Londres.. Londres était une telle moment charnière de ma vie, C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’Europe pour la première fois, même si ça ne fait plus partie de l’Europe. J’étais en mode “quelle est cette partie du monde ?” C’est là que je suis devenu “Mad Bad Ting”, J’ai appris à devenir DJ à Camden, qui est un centre musical emblématique du monde, historiquement. J’ai déménagé là-bas pour le travail, je travaillais avec une chanteuse pop britannique qui venait de signer sur un label américain qui s’appelle Aluna George et je faisais son stylisme et la conception de ses costumes et je suis devenu son DJ et je faisais de la direction créative pour elle, je l’aidais juste avec une création 360 et j’étais sur la route avec elle pour sa tournée. Nous étions basés au Royaume-Uni qui est son pays d’origine. Le prochain et dernier pas à ce stade de ma vie a eu lieu quand j’avais 27 ans. C’était en 2019 et c’était à Paris, cela fait cinq ans à ce jour. Jusqu’aujourd’hui, les gens ne comprennent pas pourquoi j’ai quitté Los Angeles car je n’avais pas du tout prévu de déménager à Paris. C’était comme un rêve dont je pensais qu’il se réaliserait peut-être plus tard dans ma vie. pendant un voyage à Paris je suis allé dîner et je me suis retrouvé avec Francesca Amfitheatrof, directrice artistique de la Haute Joaillerie, Joaillerie et Horlogerie chez Louis Vuitton. Nous nous sommes vraiment bien entendu et après le dîner, elle m’a demandé si je pouvais la revoir le lendemain matin pour prendre un café. J’ai accepté, puis elle m’a interviewé pour Louis Vuitton et m’a demandé : “peux-tu rester ?” et j’ai dit “oui, je peux juste rester !”. C’est à ce moment-là que je me suis dit que je veux vivre ici, c’étais tellement magique. C’est comme ça que je suis arrivé à Paris, ce qui est fou car je n’avais jamais je pensais que cela arriverait de cette manière.
Comment chaque ville a-t-elle influencé différemment ta créativité ?
Cela a joué un rôle énorme dans mon développement. Esthétiquement, chaque ville a vraiment enseigné beaucoup sur la façon d’être créatif et quelle était mon opinion sur la création, toute l’inspiration que j’ai pu tirer de tout le monde dans ces endroits où j’ai vécu ont été incroyables ! À Phoenix, c’était en quelque sorte la graine plantée, puis à Los Angeles c’est là que mes racines ont été plantées. J’ai littéralement touché à tout à Los Angeles, du stylisme au DJing en passant par la production musicale et le design. Los Angeles et Londres ont vraiment façonné qui je suis en tant que femme de 32 ans. Arrivée enfin à Paris, c’est comme ce que j’avais planter avait enfin germé, je me sens vraiment béni d’avoir vécu ces 14 dernières années ans et maintenant je suis dans un moment de transition où j’ai juste l’impression qu’enfin, je me connais! Je suis contente et convaincue que tout va dans la bonne direction.
Aujourd’hui, on peut assurément dire que tu as travaillé avec un large panel d’artistes, peux-tu les citer ?
J’ai travaillé avec tellement d’artistes incroyables ! Eh bien, plus que de simples artistes, j’ai travaillé avec des marques incroyables. La première marque et les premiers artistes avec lesquels j’ai travaillé étaient Isabel Adrian et Steve Angello de Swedish Mafia. J’étais son illustratrice lorsqu’elle faisait du design de vêtements. Après cela, j’ai travaillé pour Dimepiece LA, une marque de streetwear pour femmes en plein essor basée à Los Angeles et ils ont fait ce t-shirt avec la phrase « Ain’t no wifey ». Après ça, j’ai travaillé avec Aluna George, ensuite avec Billie Eilish, puis Alina Baraz. J’ai travaillé avec What so not, Diplo, Megan The Stallion. Il y en a tellement, donc un tas d’autres musiciens. J’ai travaillé avec des musiciens français comme M.pokora ou la rappeuse Shay . J’ai travaillé avec Reebok pour concevoir des baskets. J’ai conçu pour Louis Vuitton et j’ai ma marque appelée Tres Rasche. Je dirais que tous les différents travaux que j’ai fait pour eux a probablement été la meilleure expérience que j’ai vécue.
Quel a été l’artiste avec lequel tu as préféré travailler et pourquoi? Qu’est-ce qui a rendu cette collaboration particulièrement mémorable ou spéciale selon toi ?
Ouais, je dirais que Billie Eilish l’artiste avec qui j’ai préféré travailler parce qu’elle savait tout ce qu’elle voulait de A à Z. Je n’avais jamais travaillé avec une artiste qui décide littéralement chaque instant de quelque chose. Pour une personne de son age, elle n’avais que 15 ans, j’étais comme “wow!” C’est juste une femme très inspirante et j’ai eu les meilleures conversations avec elle.. J’ai aussi beaucoup aimé travailler avec Reebok. C’était la première fois que je fabriquais des chaussures et c’était une expérience tellement incroyable. J’adore les baskets, J’adore les chaussures, cette expérience m’a beaucoup plu.
Selon toi, qu’est-ce qui différencie un set Mad Bad Ting d’un autre ? Comment réussies-tu à établir un lien avec ton public lors de tes prestations ?
Je dirais que la première chose sur laquelle je me concentre et que je pense que mon public aime vraiment sont mes transitions. J’adore trouver différentes façons de fusionner deux chansons et d’exciter la foule. Lors de ma dernière prestation, une fille est venue vers moi et m’a dit “je ne sais pas ce que tu viens de faire mais ce n’était pas du DJing, c’était de l’art” et j’ai l’impression que c’est comme ça que je me connecte vraiment avec le public, une autre chose est que je joue définitivement de la musique pour les femmes, je n’exclus pas les hommes, mais les femmes et la communauté gay sont définitivement les personnes auxquelles je pense lorsque je suis sélectionne ma musique. Je pense juste que si, les femmes passent un bon moment, c’est le club est bon ! Ensuite, la dernière chose serait les montages. Les edit de club sont incroyables parce que je peux prendre toutes mes chansons préférées ou tous les meilleurs sons du top 40 que tout le monde veut entendre et y ajouter une touche que vous n’avez jamais entendue avant, ce qui est vraiment génial ! Jersey, Ballet Funk ou des montages techno house du rap ou une chanson de Megan The Stallion … Le public se demande “mais WTFFF !!!”
Concilier une carrière dans la musique et la mode avec une vie sociale paraît très complexe. Quelles sont tes astuces pour toujours rester organisée et concentrée ?
Je suis une personne très organisée, j’adore les listes et j’aime organiser les choses. Je pense donc que cela m’aide vraiment à gérer l’énorme charge de travail à laquelle je me retrouve tout le temps. Ça à été la chose la plus difficile durant ces 14 dernières années et remercie Paris pour m’avoir montré que je n’ai pas besoin d’être bon dans tout, comme la culture française consiste à être très bon dans un seul domaine. Pendant longtemps je ne recevais que très peu d’aide. Je faisais tout toute seul et je je le fais toujours, mais je suis en train de changer cela et d’apprendre à déléguer. Je pense que dans la vingtaine, tu veux être bon dans tout, car tu essayes toujours de comprendre ce que tu es, et ce que tu sais faire… À force, tu sais dans quoi tu es bon, contente toi de faire ce dans quoi tu excelle et donne le reste à quelqu’un d’autre qui va être incroyable dans ce domaine et qui peut le faire avec toi.
Faites ce pour quoi vous êtes vraiment bon et apprenez à déléguer le reste.
Pour finir, avec autant d’accomplissements à ton actif, quels sont tes objectifs et aspirations pour l’avenir, tant sur le plan personnel que professionnel ?
Je commence à vraiment me concentrer sur le DJing et la production de musique comme ma carrière principale. C’est la chose avec laquelle j’ai le plus de fluidité et de facilité, et c’est ce qui a du sens pour moi aujourd’hui. Une autre chose passionnante est de développer ma marque, Tres Rasche pour qu’elle ne soit pas seulement moi-même mais en faire une véritable entreprise dotée de véritables activités. La prochaine chose est la plus pertinente dans ma vie, je suis maintenant avec mon partenaire de vie, ce qui est fou à dire car je n’ai jamais pensé que je me marierais un jour ou que je voudrais fonder une famille, mais oui, j’ai un mari et partenaire incroyable et nous fondons une famille, C’est vraiment intense et effrayant quand vous êtes une femme avec beaucoup de rêves. C’est une chose énorme qui se passe dans ma vie, J’ai trouvé beaucoup de bonheur récemment et Je suis juste ravie pour ça nouveau chapitre de ma vie !
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