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Avez-vous écouter le nouveau titre de Megan thee Stallion, Cobra ?
Megan Thee Stallion fait son retour (tant attendu) avec un nouveau morceau. Le 3 novembre dernier, la rappeuse nous a offert « Cobra ». Après une bataille juridique intense avec son ancien label, elle nous offre ce premier single sortit en indépendant avec Hot Girl Productions. À travers Cobra, Megan Thee Station se livre, se confie, le tout sur une instru rock.
Renaissance
Sortant fraichement de la gorge d’un serpent, Megan Thee Stallion (de son vrai nom Megan Jovon Ruth Pete), apparait conquérante. Elle montre les crocs et on comprend alors, qu’elle ne se taira plus.
Cette scène symbolique est regardée par des spectateurs aux apparences monstrueuses.
Il faut savoir que lorsqu’un serpent est en train de muer, il est d’une grande vulnérabilité. Il se cache alors pour ne pas être attaqué. Megan étant observée et photographiée alors qu’elle est entrain de muer, a pour but de dénoncer le voyeurisme du grand public alors qu’elle est vulnérable.
Parallèlement, nous sommes spectateur de la renaissance de la rappeuse. Une nouvelle peau, une nouvelle personne. Comme elle le dit au tout début du clip : “Just as a snake sheds its skin, we must shed our past, over and over again.” (« Tout comme un serpent se débarrasse de sa peau, nous devons nous débarrasser de notre passé, encore et encore. »), Megan Thee Stallion tente de se débarrasser de son passé, qui lui colle à la peau afin d’entamer un nouveau départ.
La sortie de Cobra sous son nouveau label, Hot Girl Production, marque également un nouveau départ dans la carrière de Megan Thee Stallion. Depuis le début de l’année 2022, Megan Thee Stallion était engagée dans une bataille juridique avec son maintenant ancien label, 1501 Certified Entertainment.
Elle a engagé plusieurs poursuites afin de se libérer du contrat qu’elle avait signé en 2018 avec le fondateur du label, l’ancienne star de la MLB et joueur des Dodgers, Carl Crawford. Les poursuites judiciaires qualifient le contrat d'”unilatéral” et d'”abusif”.
Dans ses plaintes, Megan Thee Stallion affirme que le label lui doit plus d’un million de dollars de redevances impayées, qu’il n’a pas assuré la promotion de sa musique, qu’il ne lui a pas permis d’enregistrer de nouveaux morceaux avec d’autres artistes, et qu’il lui a fait signer un contrat inférieur aux normes de l’industrie.
Finalement, fin octobre, les deux parties se sont mises d’accord sur un règlement qui prévoyait que le label et la rappeuse originaire de Houston acceptent mutuellement de “se séparer à l’amiable”.
Une vie tumultueuse
La symbolique du visuel n’est pas en adéquation avec les paroles de la rappeuse. En effet, là où on voit Megan Thee Stallion, muer et renaitre, la rappeuse évoque dans ses paroles le traumatisme qu’a été ces dernières années. En d’autres termes, on voit le futur et on écoute le passé de l’artiste.
Les paroles de la chanson abordent la santé mentale de la chanteuse et les difficultés qu’elle rencontre pour maintenir son équilibre au milieu d’une série de défis dans sa vie. “Breakin’ down and I had the whole world watchingin’ / But the worst part is really who watched me / Every night I cried, I almost died / And nobody close tried to stop me” (“Je m’effondre et j’avais le monde entier qui observait / Mais le pire, c’est vraiment qui m’observait / Chaque nuit, je pleurais, j’ai failli mourir / Et personne de proche n’a essayé de m’arrêter”), exprime-t-elle dans le premier couplet.
Megan Thee Stallion se confie ouvertement sur sa dépression, son anxiété, ses idées suicidaires ainsi que son alcoolisme : “Yes, I’m very depressed / How can somebody so blessed wanna slit they wrist?” (« Oui, je suis très déprimé / Comment quelqu’un d’aussi béni peut-il vouloir se taillader le poignet ? ») dit-elle sans détour dans le premier couplet.
Il faut dire que les dernières années de la rappeuse n’ont pas été de tout repos. Après le décès de sa grand-mère en mars 2019, sa mère, Holly Thomas, s’éteint à son tour 2 semaines plus tard d’un cancer. À ce moment là, Megan Thee Stallion était en pleine ascension après la sortir de son EP Tina Snow et de son album Fever.
Elle a du gérer sa célébrité nouvelle ainsi que le deuil des deux personnes qui lui ont été chers. Un an après, en juillet 2020, alors qu’elle sortait d’une soirée à Hollywood Hill, l’artiste se fait tirer dessus aux pieds par le chanteur Tory Lanez. Ce dernier à été jugé coupable en aout 2023 et passera 10 ans en prison.
Au même moment, Megan Thee Stallion s’est confiée auprès du magazine ELLE sur le traumatisme qu’a été cette expérience : “Je ne veux pas me considérer comme une victime. En réfléchissant à ces trois dernières années, je me considère comme une survivante, car j’ai vraiment survécu à l’inimaginable”, expliquait-elle à l’époque. « Non seulement j’ai survécu au fait que quelqu’un en qui j’avais confiance et que jeconsidérais comme un ami proche m’ait tiré dessus, mais j’ai aussi surmonté l’humiliation publique de voir mon nom et ma réputation traînés dans la boue par cet individu, au vu et au su de tout le monde. »
En effet, très peu sont ceux qui ont soutenu l’artiste durant cette période. Public, comme célébrités, beaucoup se sont moqué et on douté de son témoignage. Notamment les rappeurs Drake et 21 Savage dans le morceau Circo Loco ont déclaré : « This bitch lie ‘bout getting shot but she still a stallion / She don’t even get the joke but she still smiling. » (“Cette sal*pe ment sur le fait de s’être fait tirer dessus mais elle est toujours un étalon / Elle ne comprend même pas la blague mais elle sourit toujours.»).
En mai 2023 les rumeurs de sa rupture avec le rappeur Pardi (de son vrai nom Pardison Fontaine) ont commencé à faire surface après que Megan Thee Stallion ai été aperçu avec le footballer Romelu Lukaku, lors d’un mariage. La rappeuse ne s’était alors jamais exprimé sur les raisons de cette rupture. Jusqu’au 3 novembre dernier avec la sortie de Cobra. Dans ce dernier, la rappeuse se confie : « Pulled up, caught him cheatin’, gettin’ his dick sucked in the same spot I’m sleepin » (« Je l’ai surpris en train de me tromper, de se faire s**** la b*** à l’endroit même où je dors »). Elle poursuit : « Why is you speakin’ on me at my lowest when you acted like you ain’t noticed ? » (« Pourquoi parles-tu de moi alors que je suis au plus bas et que tu as fait comme si tu n’avais rien remarqué ? »)
Pour faire court, l’artiste explique dans Cobra qu’en 5 ans, elle a dû vivre le deuil, la trahison, a été victime d’un tire par balle, victime de tromperie. Tout cela l’a plongé dans la dépression, la solitude, l’anxiété, les envies suicidaires et l’alcoolisme.
De nouvelles facettes dévoilées
En plus du message et des visuels poignants dans le clip, Megan Thee Stallion en profite pour laisser vagabonder sa créativité. Au delà du travail derrière les visuels, Megan Thee Stallion allie deux genres, qui par leur union, donne un résultat original : le rap et le rock.
Le clip de Cobra se termine par un solo de guitare joué par Diggy Lessard. Ces mélodies déchirantes qui marquent le coup d’envoi du morceau combiné à ce solo en spirale qui le clôt et marque une nouvelle évolution notable, une nouvelle corde à l’arc de Megan Thee Stallion.
Cette prise de risque a tant plu au public, que l’artiste a dévoilé le 9 novembre dernier (soit une semaine après la sortie officielle de Cobra), un remix rock en featuring avec Spiritbox.
Désormais indépendante tant artistiquement que personnellement, la rappeuse est revenue pour plus forte que jamais dans ce morceau intime, fort et poignant, qui met les points sur les i et les barres sur les T.