Créatrice de bijoux autodidacte, ses talents d’orfèvre sont le fruit de son propre enseignement. Elle dispose toutefois d’un bagage éducatif assez étendu, qui influe sans aucun doute sur ses créations.

Née au Canada, elle se lance dans un master en beaux-arts à New York, (s’intéressant à la sculpture et à l’histoire de l’art) avant que le Covid n’arrive. Elle a donc abandonné ses études et est retournée vivre à Toronto, sa ville natale, en raison de la nature sans précédent de la pandémie.

La catastrophe sanitaire qu’a été le COVID ne l’a cependant pas arrêté dans son élan créatif. Une fois arrivée à Toronto, Steff Eleoff a rejoint un studio qui avait un département autours des métaux. Elle a commencé à se faire la main sur des bijoux fantaisies avant de se diriger vers la manipulation de métaux fins. 

La marque éponyme Steff Eleoff, est donc née durant l’année 2020. Comme beaucoup d’entre nous, cette année où le monde a été forcé de se mettre en pause à cause la pandémie, a permis à Eleoff de trouver son chemin de prédilection. 

Bien qu’elle ai toujours eu un pied dans l’art et la création, travailler le métal n’a pas été tout de suite une évidence pour Steff Eleoff. Rendre attractif ce qui est à l’origine banal : c’est le pari que s’est lancée la jeune créatrice. Son but est d’enjoliver la normalité, « élever le quotidien ».

Les ornements d’Eleoff sont fabriqués selon un procédé de moulage à la cire qui insuffle aux motifs une forme organique (comme le blob) et en lui laissant une entière autonomie. Elle laisse la nature prendre place, faire son chemin jusqu’à arriver à sa forme finale. Eleoff a d’ailleurs déjà affirmé que la nature était également l’une de ses sources d’inspiration. En particulier les lignes fluides et les motifs répétitifs que l’on retrouve dans les gouttes d’eau et les rivières.

À partir d’un dessin ou d’une esquisse, elle expérimente, “joue” avec le métal en fusion et sa fluidité, utilise la chaleur et des stylos à cire chaude pour faire fondre la cire avant de perfectionner ses moules en argent. 

Tout est fabriqué à la main par Eleoff elle-même, les pièces s’enroulant de manière séduisante autour des doigts, des lobes d’oreille, de la taille et du cou. Ses créations à l’aspect “gluant”, ont une allure cyberpunk presque dystopique.

Elle puise ses inspirations dans l’univers Y2K mais également dans le dadaïsme (mouvement intellectuel, littéraire, artistique et ponctuel du début du XXᵉ siècle, qui se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques) et enfin ses études aux beaux arts de New York, lui ont beaucoup appris. 

Pour marquer la saison estivale, la créatrice a sorti, il y a quelques semaines, sa nouvelle collection intitulée « Say My Name » (on sait que vous avez chanté le refrain dans votre tête), qui réinvente les lettres de l’alphabet latin. Tout cela sous forme de pendentifs en argent. 

Chacune des lettres arbore la signature phare d’Eleoff : la liquidité. Les rendant toutes aussi uniques et originales.